Depuis plusieurs années, avec mon ami Gil Tirlet, nous sillonnons la France pour expliquer aux praticiens que les couronnes sont dépassées et que les restaurations partielles postérieures les remplacent avantageusement, tant sur dent pulpée que sur dent dépulpée d’ailleurs.
C’est souvent difficile pour un praticien de formation traditionnelle de l’admettre. Cette étude de Van Dijken et Hasselrot, publiée en 2010 dans la revue Dental Materials nous donne un argument décisif.
En effet, sur 252 onlays Empress avec des pertes de substance importantes, seulement 24,1% ont présenté un échec après 15 ans.
C’est évidemment un excellent résultat si on le compare aux 26% d’échecs (Pjetursson et al, 2007) ou aux 31% (Creugers et al, 1998) d’échecs des CCM dans la même période. On ne peut donc pas dire que les couronnes sont plus durables que les onlays, d’autant plus que leur remplacement par une autre couronne n’est pas toujours possible.
Ce qui est le plus étonnant dans cette étude de Van Dijken concerne justement l’analyse des échecs. On note des pertes de restauration (18/252), des fractures de céramique (16/252), des caries (11/252) qui sont des échecs relatifs car ils permettent de refaire des restaurations partielles. Seuls 3 échecs sont de nature endodontique, 3 en rapport avec des problèmes parodontaux, 1 fracture coronaire et 3 fractures radiculaires. Ainsi le nombre de situations où après 15 ans, on risque de perdre la dent est très très faible (moins de 3% quelque soit la façon de compter).
Si on arrive à se mettre d’accord que l’objectif du dentiste est la conservation de la dent sur l’arcade*, alors on peut dire « qu’un onlay vaut mieux qu’une couronne ».
*Je rappelle que l’objectif de L’Organisation Mondiale de la Santé est de faire en sorte que l’on garde au moins 20 dents naturelles à l’âge de 80 ans.
World Health Organisation. (1992) Recent Advances in Oral Health. WHO Technical Report, Series No. 826. Geneva: WHO, pp 16–17.
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